Des outils pour comprendre la performance de ses placements
Un investisseur* peut parfaitement être satisfait de la performance de son portefeuille. Mais cela suffit-il à conclure qu’il a bien optimisé son rendement? En théorie, pas nécessairement. Dans ce cas, comment s’assurer que son portefeuille performe réellement?
Grâce à des sites comme Morningstar.ca, les investisseurs ont accès à l’historique des rendements de nombreux fonds communs de placement. Pour chacun, on retrouve des informations telles que leur quartile de performance et comment il se compare à d’autres fonds de la même catégorie.
Une chose à savoir : acheter un fonds commun correspond à faire l’achat d’une gestion. Il n’est pas rare qu’au moment de l’achat, cette gestion passe par une phase de sous-performance. Autrement dit, son rendement est inférieur à ce qui est attendu. Or, si une gestion est bien choisie, elle affichera éventuellement un rendement adéquat et une bonne croissance. Cela peut prendre trois, cinq, voire dix ans. C’est pourquoi l’investisseur devrait se montrer patient envers la gestion qu’il achète. De bons gestionnaires de portefeuille (comme Benjamin Graham, David Dodd ou Warren Buffett) ne se pressent pas. Ils évaluent le potentiel qu’ont des entreprises à générer du profit sur le long terme. Une approche qui repose notamment sur l’analyse des bénéfices d’une compagnie des dix dernières années.
Comme il a été mentionné plus haut, certains sites permettent aux investisseurs d’en apprendre davantage sur le rendement des fonds communs dont ils disposent. Mais pour un portefeuille composé à majorité de fonds communs, regarder uniquement les rendements individuels peut s’avérer une démarche trompeuse. Prenons un fonds commun avec un rendement élevé mais dans lequel l’investisseur ne détient qu’une très petite part. Ce rendement, bien qu’il soit excellent, influera très peu sur la performance globale du portefeuille. Pour bien évaluer son rendement, il est préférable d’en conserver une vision d’ensemble.
Quant à un portefeuille composé d’actions ou d’obligations détenues directement, il est tout à fait possible de comparer leur rendement à un indice approprié. S’agissant par exemple d’actions canadiennes, ces dernières seront comparables à l’indice S&P/TSX composé, qui simule la performance de la bourse de Toronto. Il est déduit à partir de la valeur des actions de ses 230 entreprises majeures. Évidemment, il est toujours question d’une seule catégorie d’investissement dans un portefeuille qui en contiendrait plusieurs autres. La même règle s’applique : privilégier une vision d’ensemble. Et pour cela, la pondération joue un rôle-clé.
La pondération comme outil de comparaison
Si un portefeuille est composé à 30 % d’actions canadiennes, 20 % d’actions américaines, 30 % d’actions étrangères (et une balance en obligations), cette pondération sera utilisée pour comparer son rendement à celui d’un autre portefeuille qui dépeint le même profil d’investisseur. On peut également le comparer à un portefeuille d’indices boursiers avec une pondération équivalente (des exemples sont disponibles sur Morningstar.ca). En revanche, il ne faut pas oublier de soustraire de ces rendements « modèles » certains frais liés à l’acquisition des indices. Des frais raisonnables, liés entre autres aux produits financiers ou aux honoraires versés à un conseiller si l’investisseur a eu recours à ses services pour bâtir son portefeuille.
Un rendement qui tient compte du risque
On comprendra que l’un des principaux objectifs d’un portefeuille est d’obtenir un bon rendement. Mais pas à n’importe quel prix. En d’autres mots, l’investisseur devrait tenter d’atteindre un équilibre quasi-parfait entre rendement et risques encourus. Il en existe plusieurs types que nous pourrions résumer ainsi : les risques qui engendrent des pertes récupérables (une volatilité des marchés, ou fluctuation) et ceux dont les pertes éventuelles sont permanentes (une faillite). Vous comprendrez qu’un rendement peut parfois être « gonflé » si l’on accepte des risques plus élevés. Et inévitablement, une telle stratégie s’accompagne d’une probabilité de pertes qui sera tout aussi élevée — d’où, l’importance, d’évaluer le rendement ajusté au risque.