Aucune excuse n’est suffisante pour obliger les clients à payer des frais exorbitants sur leurs placements. D’autre part, un client arrivera difficilement à les contourner en totalité : ils seront soit minimes ou encore, dissimulés dans des fonds communs de placement. Bref, des frais, il y en aura toujours. Le plus important pour le client, c’est de trouver un parfait équilibre, celui qui lui en donnera pour son argent.
Depuis janvier 2017, la deuxième phase du Modèle de relation client-conseiller (MRCC2), une mesure introduite par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières, rend obligatoire la divulgation des coûts attribués au conseil financier. Tous les investisseurs sont donc au courant des frais associés à leurs placements (que le conseiller soit rattaché ou non à une institution financière). Dans un article de Protégez-vous, il est mentionné que l’objectif du MRCC2 est de donner aux investisseurs les outils nécessaires pour bien assumer leurs choix financiers. Et, à termes, adresser la question ultime : les frais à débourser sont-ils raisonnables ?
Quelle est la stratégie de gestion de votre conseiller ?
Il est important de répondre à cette question, d’abord car elle justifie en partie les frais proposés par le conseiller. Deux types de gestion existent : la gestion passive et la gestion active. Mais l’une n’exclut pas l’autre. Un conseiller peut très bien se prévaloir des deux pour gérer le portefeuille de ses clients. Car, en vérité, chaque gestion a ses avantages et ses inconvénients. Plus encore, elles ne servent pas toujours les mêmes intérêts. Une gestion active sera par exemple plus intéressante lors de l’acquisition de titres des marchés émergents (dont font partie la Corée du Sud, le Brésil la Chine et l’Inde), des titres de secteurs spécifiques, ou même pour les obligations. Quant à elle, une gestion passive est un outil convenable pour ce qui a trait à des marchés efficaces comme les grandes capitalisations américaines.
Comment différencie-t-on ces deux types de gestion ? Typiquement, la gestion passive suit une stratégie d’investissement apparentée aux fonds indiciels, ceux qui répliquent des indices boursiers comme le S&P/TSX à la bourse de Toronto ou le Dow Jones aux États-Unis. Quant à la gestion active, elle offre une plus grande flexibilité dans les choix d’investissement. Elle confère un avantage de taille : mettre la main sur des titres d’entreprises sous-évaluées ayant un fort potentiel de croissance. Ce type de gestion permet également de mieux modeler le niveau de risque à l’image de l’investisseur. Par contre, il va sans dire qu’une gestion active engendrera des frais plus élevés car elle demande au gestionnaire une réflexion plus poussée dans la sélection de ses titres. Pour cette raison, le choix d’une gestion active devrait apporter une valeur ajoutée – par exemple, un meilleur rendement ajusté au risque.
Pour deux portefeuilles gérés de manière strictement passive, l’un ne devrait pas engendrer des frais beaucoup plus onéreux que le second. Si c’est le cas, il faut tenter d’en comprendre les raisons. Des experts sont là pour vous fournir les explications nécessaires qui vous aideront à prendre des décisions éclairées. Il est possible par exemple qu’un portefeuille diversifié avec des actions de marchés émergents soit plus cher qu’un portefeuille majoritairement composé d’actions locales. Idem pour les obligations.
Dans les dernières années, la gestion passive a connu un gain de popularité. L’une des répercussions positives qu’elle a engendrée : freiner l’émergence de gestionnaires « pseudo-actifs ». Néanmoins, un investisseur devrait rester vigilant. Le meilleur moyen ? S’informer auprès d’un conseiller. En connaissant la nature du service offert, le client peut dorénavant juger si les frais (de gestion, de transaction, etc.) sont cohérents. Cela permet aussi de repérer des indices cachés (closet indexes en anglais) qui accroissent le coût d’un portefeuille, alors qu’en réalité, il s’agit d’une gestion passive.
Bien servir ses intérêts