Connaissez-vous votre conseiller financier… et votre conseiller vous connaît-il ?
Dites-moi qui est votre conseiller financier*, et je vous dirai si vos finances personnelles se portent bien. Un brin anecdotique, cette formulation conduit pourtant à la question qui brûle les lèvres : connaissez-vous réellement le professionnel qui gère vos finances personnelles ? Conseiller ou représentant en ventes ? Pour le savoir, la meilleure méthode consiste essentiellement à ne pas se priver de poser (et se poser) des questions. Sans doute la plus importante d’entre elles : vous a-t-on prodigué un service-conseil complet ou simplement vendu un produit financier qui, pire encore, ne vous correspond pas ?
Bien qu’il soit primordial d’y répondre, encore trop peu de clients s’y attardent. Ils font sûrement confiance au professionnel qui est assis en face et, en théorie, ils n’ont pas tort. L’Autorité des marchés financiers (AMF) et la Chambre de la sécurité financière (CSF) – deux organismes qui encadrent les métiers du secteur des services financiers – défendent des principes déontologiques où prime l’intérêt du client. Noir sur blanc, il est écrit que tout professionnel « doit subordonner son intérêt personnel à celui de son client et de tout client éventuel ». Or, entre les types de rémunération et les produits offerts, il arrive que cette primauté accordée au client soit compromise. Alors, vrais et faux conseils, comment faire la différence ?
L’ABC du conseil financier
Avant de proposer un plan financier, un conseiller dressera un portrait réaliste de la vie financière de son client. Pour ce faire, il demandera à consulter une multitude de documents : rapports d’impôt, avis de cotisation, relevés des placements actuels, polices d’assurance existantes, testament… Si vous faites affaire avec un planificateur financier (diplômé de l’Institut québécois de la planification financière, l’IQPF), ce dernier sera en mesure de vous épauler dans sept grands domaines : assurances, finances, fiscalité, placement, retraite, succession et aspects juridiques. S’il ne peut être un spécialiste chevronné dans tous ces milieux, le planificateur financier n’hésitera pas à faire appel à d’autres professionnels qualifiés. Comptez parmi eux des avocats, des notaires, des fiscalistes, des comptables… Surtout, loin de là l’idée de les remplacer. Il s’agit principalement d’un travail collaboratif afin d’édifier un plan financier personnalisé.
Tolérance au risque
Tout conseiller doit prendre en compte la tolérance au risque du client. Alors que le questionnaire est l’une des méthode la plus répandue pour cette évaluation, son contenu et sa pertinence ne font toutefois pas l’unanimité. Certains chercheurs mettent en garde contre son usage, comme l’a évoqué un article de Finance et Investissement en 2014, et encouragent la tenue d’« une discussion franche » allant de pair avec le questionnaire. En faisant affaire avec un vrai conseiller, le client aura alors l’opportunité d’étayer ses objectifs financiers, ainsi que ses déboursés urgents et futurs. Ceci permettra de mieux construire le portefeuille pour répondre à tous les objectifs et les enjeux du client.
Assiduité et transparence